Norvège - Un congélateur qui pourrait sauver le monde
Le 26 février, un étrange entrepôt sera inauguré dans l'archipel norvégien du Svalbard, dans l'Arctique. Il s'agit d'y conserver des échantillons de graines et semences en tous genres – pour que l'humanité ait quelque chose à replanter en cas de cataclysme, explique The Independent.
Rien que le nom évoque un vestige de la guerre froide ou un film de James Bond : on en parle comme du "coffre-fort de l'Apocalypse", et il repose au cœur d'un glacial bunker de béton et d'acier, à plus d'une centaine de mètres dans le permafrost montagneux d'un archipel de l'Arctique. Pourtant, la réserve mondiale de semences du Svalbard constitue la dernière tentative de l'humanité pour se doter d'une Arche de Noé des temps modernes, sorte de police d'assurance planétaire dans l'éventualité d'une catastrophe, comme de violents bouleversements climatiques provoqués par le réchauffement.
Après des dizaines d'années consacrées à la planification et aux travaux de construction, la réserve sera officiellement opérationnelle à partir du 26 février. Premier entrepôt mondial de stockage de graines, il a la capacité d'abriter jusqu'à 4,5 millions de types de semences provenant de toutes les variétés connues des principales cultures vivrières de la planète. Sa construction a coûté 6 millions d'euros. Il peut résister à des tirs de missiles nucléaires et même à une montée cataclysmique du niveau de la mer, qui pourrait résulter de la fonte simultanée de la banquise du Groenland et de l'Antarctique.
Il a pour but de permettre de réimplanter des cultures et des végétaux s'ils venaient à disparaître de leur environnement naturel ou étaient détruits lors de grandes catastrophes. Pour Cary Fowler, membre du Global Crop Diversity Trust, à l'origine du projet avec la Banque génétique nordique de Norvège, le dépôt est "l'endroit idéal" pour stocker des semences. Il se compose de trois grandes chambres froides étanches logées dans un long tunnel en forme de trident, creusé à travers le permafrost dans le flanc d'une montagne de calcaire et de grès.
L'archipel norvégien du Svalbard est situé à environ 1 000 kilomètres du pôle Nord, à l'intérieur du cercle arctique. Aucun arbre n'y pousse, mais on y dénombre quelque 2 300 habitants. Ces îles ont été choisies du fait de leur climat hostile et de leur inaccessibilité. En hiver, il y règne une température moyenne de - 14 °C. Le dépôt est protégé par de hautes murailles de béton renforcé, des portes d'acier blindées, et une garde d'ours polaires en maraude. "L'installation est conçue pour abriter deux fois plus de variétés de semences que celles dont nous connaissons l'existence, explique Fowler. Il ne sera pas rempli de mon vivant, ni du vivant de mes petits-enfants, mais, à de telles températures, les graines de végétaux essentiels comme le blé, l'orge et les pois peuvent survivre pendant mille ans", ajoute-t-il.
Grâce au permafrost et à la roche qui entourent les tunnels, les échantillons resteront congelés, même en cas de panne du système de réfrigération ou d'augmentation de la température extérieure due au réchauffement planétaire. "Pour la planète, c'est une police d'assurance", déclare Fowler.
Le 26 février, quand José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, et l'environnementaliste Wangari Maathai, lauréate du prix Nobel de la paix [en 2004], arriveront au Svalbard pour l'inauguration, le dépôt contiendra déjà quelque 250 000 échantillons. Les scientifiques impliqués dans le projet ont fait remarquer qu'une partie de la biodiversité mondiale avait déjà été mise à mal par les guerres et les catastrophes naturelles. Des réserves génétiques ont disparu en Irak et en Afghanistan à la suite de l'invasion américaine, et des banques de semences ont succombé à des catastrophes naturelles aux Philippines et au Honduras. Le dépôt du Svalbard semble d'ores et déjà avoir survécu à sa première épreuve écologique. Le 21 février, ce que l'on a présenté comme "le plus grand tremblement de terre de l'histoire de la Norvège", une secousse d'une magnitude de 6,2, a été enregistré près de l'archipel.
Tony Peterson
The Independant
I read the news on the internet every day, and every day I think: between ugly criminal cases, narrow-minded political moves, innocents dying in bombings, countries where people go to prison because they looked for information, those where women are treated as slaves, and everything else, it's hard to find something to remind us how mankind should be distinguished by its intelligence and sensibility. But this morning, I read in The Independant something that made me smile, for a change.
Norway's "Doomesday Vault" holds seeds of survival
By Tony Peterson in Berlin
The name alone makes it sound like a relict from the Cold War or something out of a Bond film: it is referred to as the "Doomsday Vault" and housed in an icy steel and concrete bunker, more than one hundred metres deep inside the mountain permafrost of an Arctic archipelago. Yet the Svalbard Global Seed Vault is man's latest attempt to create a latter-day Noah's Ark, or insurance policy, for the planet in the event of a catastrophe such as devastating climate change induced by global warming.After decades of planning and construction work, the vault will officially start operating tomorrow. As the world's first global seed bank, it has the capacity to hold up to 4.5 million batches of seeds from all the known varieties of the planet's main food crops.
The vault cost €6m to construct and has been built to withstand nuclear missile attacks and even dramatic rises in sea levels that would result from both the Greenland and Antarctic ice shelves melting simultaneously.
The vault aims to make it possible to re-establish crops and plants should they disappear from their natural environment or be wiped out by major disasters. Cary Fowler, of the Global Crop Diversity Trust which set up the project together with Norway's Nordic Gene Bank yesterday described the vault as the "perfect place" for seed storage.The vault is made up of three large, airtight, refrigerated cold-storage chambers which are housed in a long trident-shaped tunnel bored through a layer of permafrost in to a mountain of sandstone and limestone on the archipelago.
Norway's Svalbard's islands lie some 620 miles south of the North Pole deep inside the Arctic circle. No trees grow on the archipelago, which is home to some 2,300 people. It was selected because of its inhospitable climate and remoteness. The average winter temperature on Svalbard is around minus 14C. The vault is protected by high walls of fortified concrete, doors armoured with steel plate and a home guard of free-roaming polar bears.
"The facility is designed to hold twice as many varieties of agricultural crops as we think exist," said Mr Fowler, "It will not be filled up in my lifetime nor in my grandchildren's lifetime, but at these temperatures, seeds for important crops like wheat, barley and peas can last for 1,000 years," he added.
The permafrost and rocks surrounding the tunnels are meant to ensure the seed samples remain frozen, even if the plant's refrigeration system fails and global warming raises the outside temperature. "It is an insurance policy for the planet," Mr Carey said.
Tomorrow, when Jose Manuel Barroso, president of the European Commission, and the Nobel Peace Prize-winning environmentalist Wangari Maathai arrive in Svalbard for the project's inauguration, the vault will contain some 250,000 seed samples.
Scientists involved in the project pointed out yesterday that some of the world's biodiversity had already been lost as a result of war or natural disaster. Gene vaults have disappeared in Iraq and Afghanistan following the US invasion and seed banks in the Philippines and Honduras fell to natural disasters.
The Svalbard vault already appears to have survived its first environmental test. Last Thursday what was described as "the biggest earthquake in Norway's history" – a tremor with a magnitude of 6.2 – was registered near the archipelago.
No comments:
Post a Comment