J'aime bien la neige

Je vais vous dire un truc: moi, j'aime bien la neige. Ici (en pleine ville) il y a une bonne vingtaine de centimètres sur le sol, et ça continue à tomber tout doucement; je n'en avais plus vu autant depuis la dernière fois que je suis allée skier, et ça remonte à loin. Du coup, j'en ai redécouvert les petits désagréments. Par exemple, les bas collants en laine hyper pas sexys, à glisser sur une peau tartinée de crème pour éviter qu'elle sèche à cause du froid, le tout formant un ensemble qui donne de grosses fesses et chatouille dans des endroits totalement inaccessibles. Ou bien les successions de pulls, chemises et sous-pulls, qui ne protègent pas tout à fait du froid quand on est dehors et qui donnent chaud quand on est dedans (sur ce point-là, je crois qu'il faut que je revoie ma technique). Les flocons si jolis sur la veste, mais si mouillés quand ils fondent. La marche casse-gueule sur la neige dammée des trottoirs. Et puis les pneus hiver des voitures qui éclaboussent de la boue dégueulasse à trois mètres.

Mais il y a aussi tout le paysage qui a l'air différent. Les places, parcs et trottoirs qui se transforment en labyrinthes de petits chemins au milieu d'une mer blanche. Les deux hommes sur le bord de la route qui dégagent à coups de pelles une voiture entourée de congères d'un mètre de haut (je me suis demandée s'ils arriveraient un jour à la sortir de là !). Les pistes des lapins indiquant le chemin vers leur terrier. Les bonnets de couleur sur les têtes des grands, et les petits en combinaisons de ski qui se lancent des boules de neige. Et un monde où chacun laisse enfin sa trace.

En fait, le plus frustrant dans cette histoire c'est que la journée est trop courte: il fait clair à 9h et la nuit tombe à 16h, ce qui fait qu'au total, nous qui travaillons ne pouvons même pas en profiter. Ni prendre des photos, d'ailleurs, ce qui est bien dommage. Il faudrait qu'il neige un vendredi, pour qu'on en profite un peu le week-end, et ce serait parfait.