Il est 1h du matin, et je rentre tout juste à la maison. Comme souvent le vendredi, j'ai passé la soirée dans un bar avec des Français. J'y ai parlé ma langue, j'y ai bu une Hoegaarden, j'aurais très bien pu être quelque part en Belgique, là où je devrais être si je n'avais choisi de sortir des sentiers battus. A part deux choses.
La première est le fait même d'être dehors un vendredi soir. Je n'ai jamais eu l'expérience de la ville, de sortir tard sans se préoccuper de reprendre la voiture ou de squatter un divan. Dans mon pays d'origine, à part pendant mes années d'étudiante, je n'ai jamais connu non plus les "on s'appelle et on va boire un verre" dont le plaisir ne soit longuement mesuré aux inconvénients du déplacement: prendre la voiture, trouver le chemin, la garer, ne pas boire... Ici, je me rends à la gare, j'attends quelques minutes pour le prochain train, je suis dans le centre de la ville. J'y commande sans remords une grande bière, car je rentrerai par le même chemin. Ce n'est plus un événement exceptionnel préparé à l'avance, c'est le fruit d'une impulsion sans conséquences.
L'autre changement, c'est la neige. En partant, elle tombait à peine; en revenant, mes pieds se noyaient dans cinq bon centimètres, et les flocons m'obligeaient à plisser les yeux. Je ne peux pas m'empêcher de prendre un plaisir particulier à marcher sur la neige fraîche, là où les semelles craquent. Je remonte sur ma tête le capuchon de mon écharpe (merci à Valérie pour ce magnifique outil si précieux quand on n'a pas prévu un bonnet) et je rêve de bonshommes de neige pour ce week-end. Il n'y a plus que l'habitude pour me permettre de distinguer le trottoir de la rue, et la rue des pelouses. Sous le ciel rougeâtre de la ville, les lampadaires blancs bravent la nuit tout en refroidissant encore un peu plus l'atmosphère. Le train ressemble à ces convois qui dans les films emmènent aux goulags. C'est un autre monde. Pourtant les gens autour de moi se promènent en talons hauts et sans bonnets, les voitures ne patinent même pas, j'ai l'impression d'être la seule à remarquer qu'il neige. Je n'ai pas froid, et tout ce blanc me rend bizarrement heureuse.
Je voudrais qu'il neige encore toute la nuit, de plus en plus fort; je voudrais, demain matin, me réveiller sous un mètre de neige. Je mettrais des bottes gigantesques, trois épaisseurs de gants, un bonnet comme un sac de couchage et je plongerais dans les congères comme dans un lac. Et je ferais un bonhomme si grand qu'il me faudrait grimper sur le toit pour enfoncer la carotte gigantesque qui lui servirait de nez.
La première est le fait même d'être dehors un vendredi soir. Je n'ai jamais eu l'expérience de la ville, de sortir tard sans se préoccuper de reprendre la voiture ou de squatter un divan. Dans mon pays d'origine, à part pendant mes années d'étudiante, je n'ai jamais connu non plus les "on s'appelle et on va boire un verre" dont le plaisir ne soit longuement mesuré aux inconvénients du déplacement: prendre la voiture, trouver le chemin, la garer, ne pas boire... Ici, je me rends à la gare, j'attends quelques minutes pour le prochain train, je suis dans le centre de la ville. J'y commande sans remords une grande bière, car je rentrerai par le même chemin. Ce n'est plus un événement exceptionnel préparé à l'avance, c'est le fruit d'une impulsion sans conséquences.
L'autre changement, c'est la neige. En partant, elle tombait à peine; en revenant, mes pieds se noyaient dans cinq bon centimètres, et les flocons m'obligeaient à plisser les yeux. Je ne peux pas m'empêcher de prendre un plaisir particulier à marcher sur la neige fraîche, là où les semelles craquent. Je remonte sur ma tête le capuchon de mon écharpe (merci à Valérie pour ce magnifique outil si précieux quand on n'a pas prévu un bonnet) et je rêve de bonshommes de neige pour ce week-end. Il n'y a plus que l'habitude pour me permettre de distinguer le trottoir de la rue, et la rue des pelouses. Sous le ciel rougeâtre de la ville, les lampadaires blancs bravent la nuit tout en refroidissant encore un peu plus l'atmosphère. Le train ressemble à ces convois qui dans les films emmènent aux goulags. C'est un autre monde. Pourtant les gens autour de moi se promènent en talons hauts et sans bonnets, les voitures ne patinent même pas, j'ai l'impression d'être la seule à remarquer qu'il neige. Je n'ai pas froid, et tout ce blanc me rend bizarrement heureuse.
Je voudrais qu'il neige encore toute la nuit, de plus en plus fort; je voudrais, demain matin, me réveiller sous un mètre de neige. Je mettrais des bottes gigantesques, trois épaisseurs de gants, un bonnet comme un sac de couchage et je plongerais dans les congères comme dans un lac. Et je ferais un bonhomme si grand qu'il me faudrait grimper sur le toit pour enfoncer la carotte gigantesque qui lui servirait de nez.
Finalement tu trouves tes marques dans le grand nord :) Et apparemment, la vie là bas peut se révéler agréable. N'oublie pas de nous montrer ton père noël quand il sera fini !
ReplyDeleteMagnifique conte qu'est ta vie! La neige est bien un lac car ca fond, ca fond...
ReplyDeleteBonjour Nathalie,
ReplyDeleteJ'ai découvert ton blog il a qql mois. Je suis française, j'ai 27 ans et je suis amoureuse d'un finlandais...oups oups oups...
Alors du coup j'ai des questions, pleins de questions!
Je n'ai pas l'habitude de ce que je suis justement entrain de faire: c'est à dire laisser un commentaire sur un blog, mais si tu étais d'accord j'aimerais bien échanger avec toi par boîtes mails?
A bientôt,
J'espère!
Julie
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ReplyDeleteMerci pour vos commentaires à tous les trois ! Malheureusement il a arrêté de neiger, puis la neige s'est tassée, transformée en une épaisse couche de glace, puis aujourd'hui recouverte d'un tout fin tapis, au total: une patinoire déguisée :s
ReplyDeleteC'est noté, merci!
ReplyDeleteJulie