Friday, 14 November 2008

Donc, la fête des pères...

Ok, ça va bientôt faire une semaine, et j'ai oublié de vous mettre au jus: comment s'est finalement passée cette fichue fête des pères que j'appréhendais tant ?

D'abord, j'y suis allée. En grande partie parce que Mr Ours se refusait absolument à transmettre le moindre petit mensonge sur mon état de santé ou les activités prenantes qui m'auraient fourni une excuse valable. Aussi, parce que j'avais prévu d'embarquer un bouquin - quitte à faire la plante, autant bien se sentir dans son pot. Enfin, parce que je comptais limiter la durée de l'épreuve: traînage des pieds avant, cinéma après.

Sauf que mes petits plans ne se sont pas déroulés comme prévu. On a commencé par aller acheter les tickets de cinéma: sur cinq salles projettant le même film (Quantum of Solace) dans l'après-midi, dès 14h, une seule offrait encore deux places contigues - et encore, au premier rang. Pas moyen de choisir l'heure de la séance le plus tôt possible pour l'utiliser comme excuse de départ: ce sera à 20h15 et pas une minute plus tôt. Ensuite, Mr Ours m'a garanti, juré, craché, que les magasins étaient ouverts ce dimanche-là et que je pourrais y faire un saut pour acheter un bouquin passionnant. Mais seules les toutes petites supérettes étaient ouvertes, celles où je n'ai aucun espoir de trouver la moindre littérature en anglais ou en français. Exit le bouquin, donc. Ca s'annonçait mal...

Puis finalement, ce ne fut pas si pire que ça, comme disent les petits. Contrairement à la dernière fois, tout le dîner était prévu: déjà une demi-heure d'occupé. La soeur de l'Ours était de bonne humeur et a daigné me parler, ce qui est loin d'arriver à chaque fois qu'on se croise. En plus, elle avait embarqué son petit ami, qui a mis un peu d'ambiance et a eu le bon goût d'éclater bruyamment de rire à ma petite tentative d'humour gestuel. Et puis surtout, dans un moment creux, je me suis faufilée derrière l'ordi pour appeler mes parents en Belgique, ce qui a occupé une autre demi-heure et m'a remonté le moral au zénith. D'ailleurs j'ai bien fait d'appeler: le lendemain, une tempête coupait notre connexion internet pour deux jours...

Bref, l'avantage de s'attendre au pire, c'est que quand il n'arrive pas, on a l'impression que tout s'est très bien passé. A partir de maintenant, pour ce genre d'occasion, je prépare le pire.

Oh, avant de finir, juste un petit mot sur les différences culturelles qui m'ont lâchement sauté à la figure ce jour-là:

- A l'arrivée: pas de bisou, bien sûr, et pas de bonjour de la part du père. Bon, ça, je le raconte pour vous parce que je m'y attendais.

- A table: les coudes sur la table tant qu'on veut, très peu de discussion - alors que chez moi, on parle plus qu'on ne mange. Avant de commencer, la mère a servi tout le monde puis est allée chercher d'autres choses dans le frigo. Moi, par réflexe, j'ai attendu qu'elle revienne avant d'entamer mon assiette. Je ne me suis pas rendue compte tout de suite que j'avais installé un certain malaise à table: certains avaient commencé à manger, puis s'étaient arrêtés en voyant que je ne commençais pas, tous se demandaient quoi faire, au point que quelqu'un s'est dévoué pour me faire remarquer en anglais que je pouvais commencer (la mère n'était toujours pas servie)... Oups, la gaffe !

- Le repas est enfilé à la vitesse de l'éclair: on vide son assiette en trois coups de fourchette et on s'enfile son verre de lait en deux goûlées. Mais ça aussi, j'étais prête...

- A la seconde où il a terminé son dessert (il était le premier), le père s'est levé, a dit quelque chose et est parti se planter devant la tv. Bonjour la convivialité...

- Le reste de l'après-midi: quand je n'étais pas au bout du fil avec mes parents, j'étais auprès de Mr Ours dans le divan occupée à regarder la télé avec son père, tandis que Melle Ours et son soupirant étaient dans une autre pièce et que Mme Ours faisait la vaisselle. Je précise que les repas en famille, c'est deux, voire trois fois par an en moyenne (je ne m'en plains pas, notez). Je me serais attendue à un peu plus de temps passé ensemble, un peu de conversation, l'une ou l'autre activité en commun... Bah non.

Ils sont bizarres, ces gens, moi je vous le dis.

4 comments:

  1. Mais que jour de fête mémorable! Presque combien la première fois...
    mieux affronter tout avec un sourire...en effet, ils ont des problèmes.. et pardonne mon arrogance.. Ciaoooo

    ReplyDelete
  2. Ils sont fous, les finlandais!

    ReplyDelete
  3. @Monica: je ne crois pas que tu sois arrogante !
    @Ana: on est d'accord :D
    @les deux: merci de vos petits commentaires !

    ReplyDelete
  4. heureux pour toi si ca s'est mieux passé que d'habitude. Apres tout, c'est aussi ta famille et tu as besoin d'eux mais ici les relations ne sont pas les memes. Tu verras, c'est mieux et plus facile à chaque fois :)

    ReplyDelete