C'est le jour, c'est le moment, c'est l'instant ! Après des mois de marketing relativement intense, voici que le film "Home" de Yann Arthus-Bertrand est enfin sorti depuis quelques minutes. Il est dévoilé simultanément dans 70 pays, où il sera joué dans les cinémas et à la télévision, visible sur Youtube, vendu sur DVD au prix coûtant, diffusé dans les écoles et fera l'objet de séances spéciales en plein air sur le Champs de Mars à Paris et sur Central Park à New-York. On parle d'événement planétaire, on nous promet des images superbes sur une musique magnifique. Le thème: la beauté de notre planète et l'urgence du péril écologique qui la guette.
C'est là que ça me pose un tout petit peu problème. L'écologie, c'est un plat à la mode, souvent servi avec sa sauce d'auto-flagellation. Encore un film qui vient nous taper sur les doigts pour nous faire culpabiliser à chaque fois qu'on allume la lumière, qu'on prend la voiture, qu'on utilise un sac en plastique ou qu'on achète un ananas ? Qui va nous reprocher d'être parmi la minorité d'humains qui concentrent la richesse mondiale, qui nous tient responsables chacun individuellement du trou dans la couche d'ozone, de l'industrialisation des décénies passées, du capitalisme et du réchauffement climatique ?
Je n'ai pas encore vu le film. J'espère quelque chose de beau, qui va nous donner envie de trier nos déchets et d'accepter de payer un peu plus cher pour des produits recyclables ou pour financer la recherche sur des sources d'énergies nouvelles. Pas qu'on vienne me dire, encore, à quel point toute mon espèce est dépravée et égoïste. Un lecteur du Soir résume bien ma pensée en commentant sur la diffusion du film dans les écoles:
J'estime ce genre d'initiative. Mais il ne faut surtout pas que les enfants ressentent un sentiment de culpabilité d'appartenir à une espèce destructrice, mais au contraire prennent conscience du gigantesque, grandiose, riche,... patrimoine naturel que nous avons en prêt. Et surtout que nous avons droit de l'utiliser, mais que nous devons le faire raisonnablement avec une vision globale à long terme. Je suis profondément convaincu qu'il est possible de vivre de façon "moderne" tout en restant dans une certaine harmonie avec notre environnement. C'est même un défi extraordinaire que l'homme doit relever pour mériter le rôle important que nous tenons sur cette planète.
It's today, it's right now ! After months of heavy marketing, here comes the movie "Home" by Yann Arthus-Bertrand. It is disclosed today in 70 countries simultaneously, where it will be in cinemas and on TVs, displayed on Youtube, sold on DVD at production's costs, shown in schools, and will get special outdoor screenings in Champ de Mars (Paris, under the Eiffel Tower) and Central Park (New-York). It is said to be a worldwide event, they promised wonderful pictures on amazing music. The storyline: the beauty of our planet and the emergency to save it from ecological disaster.
That's where I have a little problem with it. Ecology, a fashionable dish often strongly spiced with blame. Is this another movie to let us know how bad people we are every time we switch lights on, we take a car, we use plastic bags or we buy ananas ? Another movie to make us feel guilty of being among the minority of human beings in whose hands is concentrated the majority of world's wealth ? Another movie that declares each one of us responsible for the hole in the ozone layer, for industrialization in the past century, for capitalism and global warming?
I haven't seen the movie yet. I hope for something beautiful, that will have us feel like sorting our garbage and accept to pay a little more expensive for recyclable products or to finance research on alternative sources of power. I don't want them to come and tell me, once again, how depraved and egoist mankind is. A reader of a Belgian online newspaper put it nicely, when commenting about the movie being shown in schools (personal translation):
That's where I have a little problem with it. Ecology, a fashionable dish often strongly spiced with blame. Is this another movie to let us know how bad people we are every time we switch lights on, we take a car, we use plastic bags or we buy ananas ? Another movie to make us feel guilty of being among the minority of human beings in whose hands is concentrated the majority of world's wealth ? Another movie that declares each one of us responsible for the hole in the ozone layer, for industrialization in the past century, for capitalism and global warming?
I haven't seen the movie yet. I hope for something beautiful, that will have us feel like sorting our garbage and accept to pay a little more expensive for recyclable products or to finance research on alternative sources of power. I don't want them to come and tell me, once again, how depraved and egoist mankind is. A reader of a Belgian online newspaper put it nicely, when commenting about the movie being shown in schools (personal translation):
I value this kind of initiative. But they shouldn't make children feel guilty of belonging to a destructive kind, on the contrary, they should realize how huge, amazing, wealthy is the natural heritage we received as a loan. In particular, they should understand that we have the right to use it, but that we should do so in a reasonable way, with a global long term view. I am deeply convinced that it is possible for us to live in the "modern" way while keeping some sort of harmony with our environment. It actually is a wonderful challenge that mankind has to face in order to deserve the important role we are playing on this planet.
L'as-tu vu maintenant ? Ton avis ?
ReplyDeleteJe ne l'ai pas encore vu mais je vais m'y mettre. Je trouve aussi plus concret de proposer des choses pratiques à faire pour réduire l'impact de l'humanité sur l'environnement, que de se contenter de nous faire culpabiliser.
Dans le genre précurseur de Home (film avec de belles images pour la sensibilisation), Koyaanisqatsi. Ca date des années 80 je crois. Particularité : le film est sans parole ni commentaires, juste la musique de Philip Glass. Succession d'images de la belle nature et de la folie consumériste et productiviste humaine, le contraste fait réfléchir.