Friday 26 June 2009

La vie de couple

Il y a des jours où, quand même, on se dit qu'il y a des avantages à vivre tout seul. Ces jours où le meilleur des amoureux vient taper sur les nerfs avec un gros marteau bien dur.

Moi, c'était hier. Mr Ours m'annonce qu'il va boire un verre avec ses collègues après le boulot. Il me prend quelques piécettes pour le train et me laisse la voiture, sympa. Au moment de partir, il m'apprend qu'il compte sur moi pour venir le chercher quand il a fini. Je me dis qu'il faudra lui apprendre un jour que les bus et les trains voyagent dans les deux sens, mais j'attends gentiment son coup de fil en me disant que son "verre avec les collègues" ne durera pas trop longtemps.

Naïve, que je suis ! C'est à 2h du matin qu'il m'appelle. Heureusement le suspense sur la mort de Michael Jackson m'a tenue éveillée et m'a évité la fin de sommeil brutale au son de la sonnerie de téléphone (encore une raison pour laquelle je déteste les GSM...). Enfin j'ai un peu l'habitude, je me dis "un petit aller-retour, dans moins d'une heure je suis au lit" et je me dépêche de partir. Jusque là ça va encore assez bien.

Sauf que... arrivée à l'adresse qu'il m'avait donné, il me fait changer de direction et faire deux fois le tour du pâté de maisons pour finallement atterrir devant un MacDo. Il a promis à deux de ses collègues de les ramener chez eux (l'un d'eux est en fait son supérieur) et les deux en question sont toujours en train de manger. Un quart d'heure plus tard, on part les déposer, et je tente de me diriger dans la ville grâce aux indications conflictuelles de trois personnes complètement bourrées qui ne savent même plus trop où elles habitent, confondent la gauche et la droite et ignorent royalement les panneaux et le code de la route. Heureusement qu'à cette heure-là, il n'y a plus que les taxis et les flics derrière le volant...

On dépose le premier, on se tape la papote sur le bord de la route, on va chez la deuxième (bien plus loin), qui demande d'attendre avant de partir qu'elle ait le temps de fumer une cigarette en notre compagnie de non-fumeurs, et puis on retourne enfin à l'appart. A ce moment-là, il est plus de 3h30 du matin, le soleil s'est déjà levé, et je me console en m'octroyant en pensée une ou deux heures de sommeil supplémentaires le matin.

Mais non, ça ne se passera pas comme ça: Mr Ours me dit d'une voix pâteuse qu'il faudra que je le conduise au boulot, vu qu'il aura sûrement encore trop d'alcool dans le sang pour conduire... Là je me dis qu'il se fout de moi, je lui rappelle qu'il y a des trains et le métro qui se chargeront très bien de lui et de sa gueule de bois, mais en réalité il doit d'abord aller chercher un DVD d'informations confidentielles dans une autre banque pas très loin de chez nous, ce qui nécessite une voiture. Et il doit y être à 8h du matin. Argh.

Je me résigne donc à enterrer ma mauvaise humeur sous la couette et à profiter des trois heures de sommeil qu'il me reste. C'est sans compter sur mes propres insomnies habituelles (1h pour m'endormir, quel que soit l'état de fatigue), sur le soleil déjà bien levé, et sur la présence d'un ours alcoolisé à côté de moi. Sur les deux heures restantes, il me réveille cinq fois à force de parler, de se retourner, de me piquer la couette et de me pousser en bas du lit. Au total, j'ai dû dormir sérieusement pendant une demi-heure. Par tranches de cinq minutes.

Alors oui, je pourrais me consoler en imaginant avec cruauté sa dure journée au boulot après une courte nuit et avec une belle gueule de bois. Mais je ne peux même pas avoir cette pensée méchante pour me réconforter: il avait l'air en pleine forme, ce matin, et était tellement gentil que je ne pouvais même pas lui en vouloir. Et puis lui au moins il est allé au resto et a passé une bonne soirée tandis que je mangeais des pâtes devant la télé en attendant qu'il m'appelle...

Sur ce, je m'en vais préparer mon troisième espresso et retourner à la recherche de ma tête bien plantée au fond de mon... hum.

4 comments:

  1. Ah, pas toujours facile d'etre aimable, surtout dans ces cas-là. C'est vrai qu'il a un peu abusé mais lui a dû se dire toute la soiree, nuit et lendemain qu'il etait tres heureux d'etre avec toi :)

    ReplyDelete
  2. Au moins, il m'a offert une belle occasion de me plaindre ici et de recevoir toute la pitié de mes quelques lecteurs, c'est sympa :P

    ReplyDelete
  3. On t'a déjà dit que tu étais trop gentille ? Bon, bein voilà...

    ReplyDelete
  4. D'habitude je suis pas trop gentille, je pense pas, mais là je me suis fait prendre par surprise :P Enfin rassure-toi, lui aussi est très (trop) gentil parfois ;)

    ReplyDelete