Monday 7 April 2014

Captain America : The Winter Soldier

J'aime bien les films de super-héros. Il y a quelque chose de régressif dans le plaisir de se plonger au coeur d'aventures bien rythmées, pleines d'effets spéciaux et de super-héros sans complexes. Ces dernières années, Hollywood s'est mis à piocher avec frénésie dans les comics américains pour donner vie ou ressusciter Spiderman, Ironman, Thor, Hulk, Batman, Wolverine, les Watchmen, Captain America, Superman, Hawkeye, Black Widow... Un flux continu de films aux qualités diverses et aux atmosphères variées. Apparemment la source est loin d'être tarie, puisque chaque fois que je vais au cinéma je vois au moins une bande annonce d'un film du genre. On ne peut pas dire que je n'en rate pas un, mais disons que quand mon ours et moi avons envie d'une séance de ciné en amoureux, ce genre de film nous garantit à tous les deux de passer au minimum un bon moment sans que l'un doive trop compromettre ses goûts pour l'autre.

Le premier Captain America, je ne sais plus quand je l'ai vu mais je me souviens avoir été moyennement impressionnée. Le côté "parfait petit Américain" du héros fatigue vite. Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, il s'agit d'un brave garçon qui, en 1942, veut absolument s'enrôler dans l'armée pour aller combattre en Europe ; problème : il est tout maigrichon, pathétiquement chétif, et il est plusieurs fois recalé à l'examen médical. Jusqu'à ce qu'un docteur ait un peu pitié de lui et le fasse admettre avec une idée derrière la tête : lui injecter un sérum qui le rendra très très fort. Comme on s'y attend, ça marche, il se coud un joli petit costume moulant, reçoit un beau bouclier, devient un héros made in USA et a plein d'aventures vivifiantes en combattant les méchants nazis, jusqu'au moment où il se crashe en antarctique en sauvant le monde. Mais il n'est pas mort, il a été cryogénisé par accident ; il se réveille 70 ans plus tard, de nos jours, et est immédiatement recruté pour faire partie de la fine équipe des "Avengers", les super-héros qui travaillent pour S.H.I.E.L.D., l'agence semi-secrète chargée de protéger les USA (et le monde s'ils ont le temps).

Donc jusqu'à présent, on a vu Captain America dans le premier film du même nom, puis dans le film "Les Avengers" où il re-sauve le monde en compagnie d'Ironman, Hulk, Thor, Hawkeye et Black Widow. Et là on le retrouve pas longtemps plus tard. Il est toujours en train de combler son anachronisme culturel (j'ai beaucoup aimé son petit carnet où il note tout ce dont on lui parle pour qu'il puisse vérifier ensuite de quoi il s'agit) et travaille pour S.H.I.E.L.D., mais quand le directeur Nick Fury lui montre les superbes armes d'assassinat ciblé et groupé (genre, un million de personnes à la fois) qu'il développe, notre capitaine commence un peu à se demander comment on fait pour savoir qui sont les gentils et qui sont les méchants dans ce monde de fous. Et il ne sait pas à qui poser la question : toutes ses connaissances qui ne travaillent pas pour S.H.I.E.L.D. ont plus de 90 ans. Enfin ses questions vont vite trouver des réponses parce que les gentils se font tout à coup assassiner et donc forcément, ceux qui restent, ce sont les pas-gentils. CQFD. Et de nouveau, joli costume (il en a même plusieurs maintenant), aventures plus ou moins invraisemblables, sauvetage du monde, toussa toussa.

Au final, j'ai préféré ce film-là au premier - même si comme d'habitude dans ces cas-là, le deuxième film me donne envie de revoir le premier. Ce que j'aime bien c'est que Captain America a enfin trouvé un bon équilibre entre le personnage original et la modernité de l'époque. Il reste un bon gamin, mais il n'est pas pathétiquement naïf ou ridiculement poster-boy comme il l'était dans le premier ; il y a d'ailleurs un subtil degré d'auto-dérision qui le rend presque humain. Par moments, il se rend compte qu'on le prend pour un con et ça ne lui plaît pas. Il a aussi repris un peu de l'humour qui fait le succès d'Ironman. Et puis on retrouve les grands effets spéciaux et les surprises technologiques des films précédents, bien qu'on est quand même loin des portes-avions qui volent des Avengers (ça m'avait beaucoup plu ces petits joujoux).

La grosse question que je me pose, concernant les films d'action, c'est quand même celle-ci : pourquoi les scénaristes s'y sentent-ils obligés d'y laisser des tonnes de trucs qui ne collent pas ? Sans les chercher, je n'arrête pas de les voir. Ces films ont des budgets de millions de dollars et ils ne sont même pas fichus d'écrire des histoires qui tiennent la route. Alors bien sûr c'est de la science-fiction donc il faut accepter qu'une seule arme volante puisse assassiner un million de personnes en une fois (!) en les ciblant du ciel grâce à un scan de leur DNA à distance (!!!) après les avoir sélectionnées en fonction de leur dangerosité future sur base des informations qu'ils laissent traîner sur internet (!!!!!!!!!).  Si je devais faire la liste de tout ce qui est totalement impossible dans cette idée, je ne saurais même pas par où commencer.

Mais passons, c'est de la mauvaise science-fiction mais c'est de la fiction. Par contre, j'aimerais bien qu'au moins l'ensemble soit plus ou moins cohérent. Genre : tu es un gentil, tu sauves le monde en neutralisant une plateforme volante et tueuse, les méchants ne savent plus rien faire pour t'embêter, tu as donc tout ton temps pour te débarrasser de la plateforme en question qui ne sert plus à rien dans le ciel. Tu pourrais la ramener chez toi et récupérer les morceaux, ça a dû coûter une fortune ce truc-là, si ça se trouve ça se vendra bien sur eBay. Ou alors tu la diriges vers un chantier de désossement au Pakistan. Ou au pire, si tu es vraiment pressé, tu la coules au milieu de l'océan. Mais non, pas Captain America. Lui il la fait exploser tout de suite, en plein au-dessus d'une ville, pire même, au-dessus du QG de S.H.I.E.L.D. qui est rempli d'amis. Et en plus il la fait exploser alors qu'il est encore dessus. Bravo mec. Et ce n'est qu'un minuscule aperçu des nombreuses occasions où la logique du scénario a été sacrifiée au profit de quelques effets spéciaux en plus.

En résumé, voici encore un de ces films d'action qui m'ont fait passer un bon moment de divertissement, mais pour vraiment l'apprécier il faut savoir éteindre temporairement tout sens logique. Si vous en êtes capables, ça vaut la peine, Captain America devient de plus en plus sympa en grandissant.



Sorry people, this time I'm too lazy to translate, please use the "translation" tool (Google Translate) in the right column... I promise I'll do better next time :)

2 comments:

  1. J'ai toujours détesté les films de super-héros... mais j'ai aimé ce billet donc, qui sait, je vais peut-être désormais regarder Superman et consorts différemment ? Quant aux scénaristes... j'approuve ! C'est comme ces films à gros budgets où il y'a un faux raccord évident alors qu'il y'avait 15 scriptes sur le plateau... ah, les mystères de la vie...

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    1. Ah c'est gentil comme message ça ! L'avantage des films de super-héros c'est que ça inspire de bons billets de blog :)

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